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Histoire du light-show en France 69-73

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En France à la fin des années 60, les jeunes se tournent de plus en plus vers les USA, grâce à quelques rare librairies du quartier Latin, les seuls à l'époque à diffuser la presse étrangère ainsi que quelques journaux hippy underground.

Aux milieux des sixties, la scène de San Francisco fut très en avance sur la question "light-show".

Au commencement, trois personnes du (Quartier latin) s'associent pour former le groupe "Mandala lightshow " :

Jean-claude Bailly*; Jean-Pierre Guimard et Jacques Nortier, en 1969 ils font leur 1er show lors du festival Pop aux Halles à Paris, puis énormément de concerts rock comme a l'Olympia avec Chris Farlowe et Colosseum. Et la liste se poursuit avec Black Sabbath, Pink Floyd, Renaissance, Ginger Baker Air Force, Triangle, May Blitz, Pretty Things, Procol Harum, East of Eden, Kevin Ayers et beaucoup d'autres...

Le centre du groupe est formé par trois jeunes de bonne famille, proche du milieu littéraire, et étonnement a Paris c'est autour de la Sorbonne que l'Acide (LSD 25) fait parler de lui en premier. C'est donc plus que certain que Bailly, Guimard et Notier ce sont essayé a l'expérience psychedélique. A l'époque Bailly cherchait un maximum d'informations a propos de l'avant-garde du moment et était entré en contact avec Timothy Leary, et ont échangé une longue correspondance.

 


Puis avec Soft Machine, le très innovateur light show group va faire parler de lui en Angleterre.



Après quelques années à produire light-show et nombre de spectacles, le groupe va se rapprocher de plus en plus de la télévision afin de trouver une meilleure source de revenus. Ils illustrent donc quelques émissions comme entre autre " Grand Ampli ".

… " Nous n'en avons peut-être pas les ennuis financiers, car nous travaillons pour les grandes firmes. Si nous avions dû vivre avec ce que nous rapportaient les concerts pop, nous serions morts de faim depuis longtemps. Il faut songer qu'un " audio-visuel " nous rapporte 10 fois plus qu'un concert pop. C'est la raison pour laquelle nous avons souvent dû jouer à perte… Black Sabbath, à l'Olympia, nous l'avons fait gratuitement. Ce qui est dommage, c'est que nous n'ayons pu avoir des contacts avec les musiciens au préalable. Le light show , en aurait été que meilleur. Notre rêve secret est de gagner suffisamment d'argent avec la publicité pour pouvoir " jouer " avec les groupes sans demander un centime. Rien que pour notre plaisir, celui du groupe et celui du public "… (Interview donnée pour Pop music 1970-71)

A la fin des 60s on parle de groupes de Light Show que l'on compare aux formations rock, on est encore loin du terme de VDJing, a savoir que les DJ de l'époque ce faisaient appeler " Passeur de disques ".

C'est donc aux pionniers que cette page est dédiée :
… " Nous avons une grande pièce, avec un grand écran, et, presque chaque jour, nous répétons. Notre vie est un peu comparable à celle d'un groupe, en ce sens que nous passons une autre partie à chercher des effets nouveaux…
Nous avons écrit une trame composée d'une succession d'image mais nous nous réservons le droit de modifier le tempo et le rythme de celle-ci. Il est bien entendu que, selon la manière dont nous ressentirons la musique du groupe, nous " interprèterons " nos images…
Pour ce simple spectacle, nous avons monté une heure et demi de film en 16 mm et plus de 1000 p
hotos seront projetées "… (Interview donnée pour Pop music 1970-71)

Mais c'est finalement bel et bien l'appât du gain qui aura raison du groupe, plus Mandala ce rapproche de la télé et plus l'enthousiasme des premiers temps ce dissipe.

Bibliographie Jean-Christophe Bailly*

Essai sur l'experience hallucinogène Mandala Pierre Belfond - 1969

Essai sur l'expérience hallucinogène / (textes choisis par le comité de rédaction de) Mandala ; (rassemblés et présentés par) Jean-Christophe Bailly, Jean-PierreGuimard

Paris P. Belfond, 1979

C'est le tour à d'autres personnes d'entrer en piste.

Looky Molnar, encore une personnalité tout droit sorti du quartier rive gauche, pas vraiment étudiant, plutôt le genre fugueur de foyers qu'illustre parfaitement le canard "Soulèvement de la jeunesse" publié par Marc'o (aka Marc-Gilbert Guillaumin), où l'on peux voir de jeunes, très jeunes gens, traînés dans les rues de paris, plus exactement du quartier latin biensur, le seul lieu possible ou bon nombre de bars font encore des ardoises facilement et si il n y a pas d'endroit ou dormir, le bar est toujours là.....


Peut après la formation du Mandala, Looky forme le Open Light en 69.

Avec le soutient de Christian Canonne ( Laboratoire Valda ) et d'une mystérieuse princesse hollandaise, Looky parvient au financement de son équipement 40 projecteurs Kodak Karousselle.
En parallèle il forme le Open Circus (village communautaire hippy) et repère une discothèque en perte de vitesse, il persuade très vite les tenanciers de lui laisser le contrôle de l'identité du lieu ce qui va donner naissance au Open One, discothèque très Orientale ultra branchée du moment, buffets de dates, figues séchées, etc.… offert par la maison.. code-dress la veste Col Mao et Tunique indienne. Looky est très obsédé par l'idée de savoir vivre comme un art, ce qu'il démontre avec le Open one, mais aussi par l'environnement light-show.

 

 

… " je me souviens, on demandait au public de rentrer sous un chapiteau, immédiatement ils recevaient un sceau d'eau froide en entrant, juste comme ça …nous ce que l'on voulait c'était stresser le public en entrant, puis au fur et a mesure du parcours la music s'adoucissait, les images devenaient de plus en plus agréables… et ainsi de suite le but du jeux était de dé-stresser totalement l'audience, qui n était plus une audience mais les acteurs principaux "
.. (propos recueillie en 2003 sur un banc municipal Parisien, quai de la Tournelle).


Au coté de Looky : Alan Jack Civilization, un jeune groupe progressif Français tres prometeur dans le style Blood sweet & Tears. avait lui aussi rejoint le petit village hippy et faisait régulierement des concerts au sein du Open Cirus ...

Pour plus d'anecdotes et de photographies groovy je vous invite a visiter le tres somptueux blog publié par Gérard Menigou largement illustré de nombreuse photos ultra glamour et hautement psychedelique:

"OPEN ONE"

Et puis pour finir en beauté cette tentative d'histoire du light show en France, c'est au tour de Vasco de parler, pas le premier dans son genre, mais pas la personne la moins importante en la question,

 

Aka Vasco Gasquet, artiste pop venant initialement du monde de la peinture. Débutant en 1958 influencé par la peinture de Mondrian, Leger ou Malevitch. Fortement anar, rejetant tout ce que la peinture avait de traditionnel ou de conventionnel à l'époque.

En 1965 Vasco réalise des peintures de huit mètres de large, en parallèle il s'intéressait aussi a la photographie c'est pourquoi il fini par inverser le problème de peintures encombrantes, en ce dirigeant vers les projections de lumière, d'une manière très naturelle, Vasco va troqué ses vieux pinceaux pour des projecteurs.

"Un light-show est un spectacle audio-visuel. Des images ou, plus largement des formes en mouvement, diffusées par plusieurs appareils de projection, accompagnées de sons musicaux ou d'un "bruitage" pouvant consister en collages d'éléments sonores d'origines variées " Vasco Le 4 avril 1973

En 1968 il fait la rencontre d'un groupe de musique pop à Montreuil, en s'associant à eux il forme le "Light-show 15 000."

Très Vite Vasco et sa petite troupe vont monter quelques spectacles, comme " Rouge rouge " " Les flechs " " Cercle et carre " " Le scenario ? " et " Brombire " ainsi que " ROUGE ET NOIR ".

" ….Il y avait un mixage de musique et de diapos.
Nous avons donc travaillé ainsi, d'abord ensemble puis séparément. Ensuite, j'ai continué sur les images et aussi à enregistrer des musiques sur bandes, puis j'ai fait des travaux. Je ne savais pas à l'époque que ce que je faisais, s'appelait de light-show. C'était parallèle aux recherches de light en californie.
J'étais moins branché sur les choses organiques qui éclatent avec le groupe, moi, c'était plus découpé, plus formel : c'était parallèle.
Nous avons commencé avec une équipe de trois… "
(Vasco Le 4 avril 1973)

En 68 nous ne sommes pas vraiment surpris de retrouver Vasco aux Beaux-arts en tête de "l'atelier populaire des Beaux-arts" le même d'où sortait toutes les affiches clandestines destinées à la révolution étudiante.

Là encore on retrouve la volonté du peintre de réaliser une œuvre éphémère, qui échappe au marché de l'art ou aux collectionneurs, 40 ans plus tard, on sait tous que c'est impossible...

En 69 Vasco rencontre un nouveaux group "Planetarium" une communauté hippie habitant la Vallée de Chevreuse.et vont là aussi realiser divers projets.


En 1970 au Musee d'art Modern il organise le 1er Festival du Light (et helas le dernier..).

" Chaque soir il y avait un groupe différent de light qui choisissait sa formule en faisant venir un ensemble de musiciens de son choix Cela donnait des choses très précises, très pointilleuses, ou de grandes illustrations.. "
(Vasco Le 4 avril 1973)

Avec la companie de Nicolas Devil,

Vasco va realisé en 1972 un show basé sur le livre (tres collectionné aujourd'hui) Orejona, qui je crois n'était pas encore disponible, ne sortira qu'en 1974 chez Kesserling.

Malheureusement peu de document peuvent être ajouté a cette information chargée de promesses hautement psychédéliques !

Que sont devenus les photos ou films super 8 qui auraient put être réalisés pendant la projection d'images fabriqués par Nicolas Devil, ce dernier nous le rappelons qui aura fait parler de lui déjà en 1967 avec la sortie d'un OVNI dans l'édition, je veux parler de la Saga de Xam.

Un des détails que tous les collectionneurs n'aurons pas oublié c'est la loupe, fétiche essentiel pour la valeur du livre.
Sous un autre angle on peut voir que l'idée d'optique et de collage est aussi présente chez N.Devil c'est donc normal qu'il ait été tenté de voir son travail redécoupé par Vasco.

Montré la premiere fois dans la salle de la Cartoucherie, puis au Festival de Montparnasse, en tout 20 representations de ce show durant 1h30 ; 5000 dias avaient été produites.


… " Parfois les light-shows de Vasco prennent le pas sur la musique. Lorsque Vasco parle avec ses projos et des diapos tournicotantes, gueule contre ce qu'il deteste avec ses coups de poings optiques, la musique s'aligne comme un contrechant. Vrai, les images, leurs éclats, leurs éclairs, leurs fondus, leurs tourbillionnements et les sons, ça se marie bien lorsque le light-showtiste sait chercher ses documents de base, bricoler son matériel, vivre sans esquiver les combats quotidiens " ….
(cité dans un fanzine français en 1972 )
....

Malheureusement Vasco nous a quitté récement en Juin 2009.

 

L'histoire du light-show n'est heureusement pas finie car bon nombre de personnes s'interessent encore aujourd'hui à créer cet univers de lumière magique aux couleurs et aux effects restant toujours aussi chaleureux qu'humain, c'est a dire qu'ils n'ont rien à envier aux "nouvelles" techniques de Bimap projecteur et autre effets aseptisés d'ordinateurs facile...

Les techniques de projection analogue sont ce que les amplis Voxx sont à la musique ....

Last update : November 4, 2009