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En France à la fin des années
60, les jeunes se tournent de plus en plus vers les USA, grâce
à quelques rare librairies du quartier Latin, les seuls à
l'époque à diffuser la presse étrangère
ainsi que quelques journaux hippy underground.
Aux milieux des sixties, la scène
de San Francisco fut très en avance sur la question "light-show".
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Au commencement, trois personnes du (Quartier
latin) s'associent pour former le groupe "Mandala
lightshow " :
Jean-claude Bailly*; Jean-Pierre
Guimard et Jacques Nortier, en 1969 ils font
leur 1er show lors du festival Pop aux Halles à Paris,
puis énormément de concerts rock comme a l'Olympia
avec Chris Farlowe et Colosseum. Et la liste se poursuit
avec Black Sabbath, Pink Floyd, Renaissance, Ginger Baker
Air Force, Triangle, May Blitz, Pretty Things, Procol Harum,
East of Eden, Kevin Ayers et beaucoup d'autres...
Le centre du groupe est formé par
trois jeunes de bonne famille, proche du milieu littéraire,
et étonnement a Paris c'est autour de la Sorbonne
que l'Acide (LSD 25) fait parler de lui en premier. C'est
donc plus que certain que Bailly, Guimard et Notier ce sont
essayé a l'expérience psychedélique.
A l'époque Bailly cherchait un maximum d'informations
a propos de l'avant-garde du moment et était entré
en contact avec Timothy Leary, et ont échangé
une longue correspondance.
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Puis avec Soft Machine, le très innovateur light
show group va faire parler de lui en Angleterre.
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Après quelques années à produire light-show
et nombre de spectacles, le groupe va se rapprocher de plus
en plus de la télévision afin de trouver une
meilleure source de revenus. Ils illustrent donc quelques
émissions comme entre autre " Grand Ampli ".
" Nous n'en avons peut-être
pas les ennuis financiers, car nous travaillons pour les grandes
firmes. Si nous avions dû vivre avec ce que nous rapportaient
les concerts pop, nous serions morts de faim depuis longtemps.
Il faut songer qu'un " audio-visuel " nous rapporte
10 fois plus qu'un concert pop. C'est la raison pour laquelle
nous avons souvent dû jouer à perte
Black
Sabbath, à l'Olympia, nous l'avons fait gratuitement.
Ce qui est dommage, c'est que nous n'ayons pu avoir des contacts
avec les musiciens au préalable. Le light show , en
aurait été que meilleur. Notre rêve secret
est de gagner suffisamment d'argent avec la publicité
pour pouvoir " jouer " avec les groupes sans demander
un centime. Rien que pour notre plaisir, celui du groupe et
celui du public "
(Interview donnée pour
Pop music 1970-71)
A la fin des 60s on parle de
groupes de Light Show que l'on compare aux formations rock,
on est encore loin du terme de VDJing, a savoir que les DJ
de l'époque ce faisaient appeler " Passeur de
disques ".
C'est donc aux pionniers que cette page est
dédiée :
" Nous avons une grande pièce, avec un
grand écran, et, presque chaque jour, nous répétons.
Notre vie est un peu comparable à celle d'un groupe,
en ce sens que nous passons une autre partie à chercher
des effets nouveaux
Nous avons écrit une trame composée d'une succession
d'image mais nous nous réservons le
droit de modifier le tempo et le rythme de celle-ci. Il est
bien entendu que, selon la manière dont nous ressentirons
la musique du groupe, nous " interprèterons "
nos images
Pour ce simple spectacle, nous avons monté une heure
et demi de film en 16 mm et plus de 1000 photos seront
projetées "
(Interview donnée pour
Pop music 1970-71)
Mais c'est finalement bel et bien l'appât du gain qui
aura raison du groupe, plus Mandala ce rapproche de la télé
et plus l'enthousiasme des premiers temps ce dissipe.
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Bibliographie Jean-Christophe Bailly*
Essai sur l'experience hallucinogène
Mandala Pierre Belfond - 1969
Essai sur l'expérience hallucinogène
/ (textes choisis par le comité de rédaction
de) Mandala ; (rassemblés et présentés
par) Jean-Christophe Bailly, Jean-PierreGuimard
Paris P. Belfond, 1979
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C'est le tour à d'autres
personnes d'entrer en piste.
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Looky Molnar, encore une personnalité
tout droit sorti du quartier rive gauche, pas vraiment
étudiant, plutôt le genre fugueur de foyers
qu'illustre parfaitement le canard "Soulèvement
de la jeunesse" publié par Marc'o
(aka Marc-Gilbert Guillaumin), où l'on peux
voir de jeunes, très jeunes gens, traînés
dans les rues de paris, plus exactement du quartier
latin biensur, le seul lieu possible ou bon nombre de
bars font encore des ardoises facilement et si il n
y a pas d'endroit ou dormir, le bar est toujours là.....
Peut après la formation du Mandala, Looky
forme le Open Light en 69.
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Avec le soutient de Christian
Canonne ( Laboratoire Valda ) et d'une mystérieuse
princesse hollandaise, Looky parvient au financement de
son équipement 40 projecteurs Kodak Karousselle.
En parallèle il forme le
Open Circus (village communautaire hippy) et repère
une discothèque en perte de vitesse, il persuade
très vite les tenanciers de lui laisser le contrôle
de l'identité du lieu ce qui va donner naissance
au Open
One, discothèque très Orientale
ultra branchée du moment, buffets de dates, figues
séchées, etc.
offert par la maison..
code-dress la veste Col Mao et Tunique indienne. Looky
est très obsédé par l'idée
de savoir vivre comme un art, ce qu'il démontre
avec le Open one, mais aussi par l'environnement light-show. |
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" je me souviens, on demandait au public de rentrer
sous un chapiteau, immédiatement ils recevaient un
sceau d'eau froide en entrant, juste comme ça
nous
ce que l'on voulait c'était stresser le public en entrant,
puis au fur et a mesure du parcours la music s'adoucissait,
les images devenaient de plus en plus agréables
et ainsi de suite le but du jeux était de dé-stresser
totalement l'audience, qui n était plus une audience
mais les acteurs principaux "
.. (propos recueillie en 2003 sur un banc municipal
Parisien, quai de la Tournelle).
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Au coté de Looky : Alan
Jack Civilization, un jeune groupe progressif Français
tres prometeur dans le style Blood sweet & Tears. avait
lui aussi rejoint le petit village hippy et faisait régulierement
des concerts au sein du Open Cirus ...
Pour plus d'anecdotes et de
photographies groovy je vous invite a visiter le tres somptueux
blog publié par Gérard Menigou largement illustré
de nombreuse photos ultra glamour et hautement psychedelique:
"OPEN
ONE"
Et puis pour finir en beauté cette
tentative d'histoire du light show en France, c'est au tour
de Vasco de parler, pas le premier dans son genre,
mais pas la personne la moins importante en la question,
Aka
Vasco Gasquet, artiste pop venant initialement
du monde de la peinture. Débutant en 1958 influencé
par la peinture de Mondrian, Leger ou Malevitch. Fortement
anar, rejetant tout ce que la peinture avait de traditionnel
ou de conventionnel à l'époque.
En 1965 Vasco réalise des peintures
de huit mètres de large, en parallèle
il s'intéressait aussi a la photographie c'est
pourquoi il fini par inverser le problème de
peintures encombrantes, en ce dirigeant vers les projections
de lumière, d'une manière très
naturelle, Vasco va troqué ses vieux pinceaux
pour des projecteurs.
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"Un light-show
est un spectacle audio-visuel. Des images ou, plus largement
des formes en mouvement, diffusées par plusieurs appareils
de projection, accompagnées de sons musicaux ou d'un
"bruitage" pouvant consister en collages d'éléments
sonores d'origines variées " Vasco Le 4 avril
1973
En 1968 il fait la rencontre d'un groupe
de musique pop à Montreuil, en s'associant à
eux il forme le "Light-show 15 000."
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Très Vite Vasco
et sa petite troupe vont monter quelques spectacles, comme "
Rouge rouge " " Les flechs " " Cercle et
carre " " Le scenario ? " et " Brombire
" ainsi que " ROUGE ET NOIR ".
"
.Il y avait un mixage de musique
et de diapos.
Nous avons donc travaillé ainsi, d'abord ensemble puis
séparément. Ensuite, j'ai continué sur
les images et aussi à enregistrer des musiques sur
bandes, puis j'ai fait des travaux. Je ne savais pas à
l'époque que ce que je faisais, s'appelait de light-show.
C'était parallèle aux recherches de light en
californie.
J'étais moins branché sur les choses organiques
qui éclatent avec le groupe, moi, c'était plus
découpé, plus formel : c'était parallèle.
Nous avons commencé avec une équipe de trois
"
(Vasco Le 4 avril 1973)
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En 68 nous ne sommes
pas vraiment surpris de retrouver Vasco aux Beaux-arts en tête
de "l'atelier
populaire des Beaux-arts" le même d'où
sortait toutes les affiches clandestines destinées à
la révolution étudiante.
Là encore on retrouve la volonté
du peintre de réaliser une uvre éphémère,
qui échappe au marché de l'art ou aux collectionneurs,
40 ans plus tard, on sait tous que c'est impossible...
En 69 Vasco rencontre un nouveaux group "Planetarium"
une communauté hippie habitant la Vallée de
Chevreuse.et vont là aussi realiser divers projets.
En 1970 au Musee d'art Modern il organise le 1er Festival
du Light (et helas le dernier..).
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" Chaque soir il y avait un groupe différent
de light qui choisissait sa formule en faisant venir un ensemble
de musiciens de son choix Cela donnait des choses très
précises, très pointilleuses, ou de grandes
illustrations.. "
(Vasco Le 4 avril 1973) |
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Avec la companie de Nicolas Devil,
Vasco va realisé en 1972 un show basé
sur le livre (tres collectionné aujourd'hui) Orejona,
qui je crois n'était pas encore disponible, ne sortira qu'en
1974 chez Kesserling.
Malheureusement peu de document peuvent être
ajouté a cette information chargée de promesses hautement
psychédéliques !
Que sont devenus les photos ou films super 8 qui
auraient put être réalisés pendant la projection
d'images fabriqués par Nicolas Devil, ce dernier nous le
rappelons qui aura fait parler de lui déjà en 1967
avec la sortie d'un OVNI dans l'édition, je veux parler de
la
Saga de Xam.
Un des détails que tous les collectionneurs
n'aurons pas oublié c'est la loupe, fétiche essentiel
pour la valeur du livre.
Sous un autre angle on peut voir que l'idée d'optique et
de collage est aussi présente chez N.Devil c'est donc normal
qu'il ait été tenté de voir son travail redécoupé
par Vasco.
Montré la premiere fois dans la salle de
la Cartoucherie, puis au Festival de Montparnasse, en tout 20 representations
de ce show durant 1h30 ; 5000 dias avaient été produites.
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" Parfois les light-shows de Vasco prennent
le pas sur la musique. Lorsque Vasco parle avec ses projos et des
diapos tournicotantes, gueule contre ce qu'il deteste avec ses coups
de poings optiques, la musique s'aligne comme un contrechant. Vrai,
les images, leurs éclats, leurs éclairs, leurs fondus,
leurs tourbillionnements et les sons, ça se marie bien lorsque
le light-showtiste sait chercher ses documents de base, bricoler
son matériel, vivre sans esquiver les combats quotidiens
"
.
(cité dans un fanzine français en 1972 )....
Malheureusement Vasco
nous a quitté récement en Juin 2009.
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L'histoire du
light-show n'est heureusement pas finie car bon nombre de personnes
s'interessent encore aujourd'hui à créer cet univers
de lumière magique aux couleurs et aux effects restant toujours
aussi chaleureux qu'humain, c'est a dire qu'ils n'ont rien à
envier aux "nouvelles" techniques de Bimap projecteur et
autre effets aseptisés d'ordinateurs facile... |
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Les techniques de projection analogue sont
ce que les amplis Voxx sont à la musique ....
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